La Végétarienne de Han Kang, une histoire de déchéance mentale extrême

Si tu veux lire un roman qui te surprendra du début à la fin, lis La Végétarienne de Han Kang.

La Végétarienne est une œuvre sud-coréenne qui raconte l’histoire de Yonghye, une femme qui, à la suite d’un premier cauchemar, décide d’arrêter de manger de la viande, voire tout produit d’origine animale. Le roman est divisé en trois parties où le lecteur est témoin du déclin de la santé mentale de Yonghye à travers les yeux de son mari, de son beau-frère et de sa sœur.

Han Kang m’a conquise avec son œuvre, je n’avais jamais lu un roman pareil. Captivée dès les premières pages, je ne savais jamais où l’histoire allait me mener, même en essayant de le deviner!

La Végétarienne raconte l’histoire de Yonghye, mais on n’a jamais son point de vue, toujours celui des autres. Oui, on a les points de vue de personnes proches d’elle, mais ce sont des personnes qui ne l’écoutent pas et surtout qui ne la comprennent pas ; certains n’essaient même pas. Malgré tout, on s’attache à Yonghye, à sa douceur, son authenticité, mais surtout sa naïveté. Le roman est écrit de façon simple et fluide, un véritable page-turner. Malgré les sauts dans le temps, les passages du rêve à la réalité et les différents points de vue, la lecture est très agréable. On ne perd pas le fil, et Han Kang guide le lecteur d’une main de maître.

Ce livre m’a touchée. Ouf ! L’état mental de Yonghye qui se dégrade ne laissera personne indifférent. La pauvre femme est une victime du début à la fin, une victime que personne ne semble vouloir protéger ; au contraire, tout le monde abuse d’elle à sa façon. On pourrait croire qu’elle ne s’en rend pas compte, mais son cerveau, son inconscient, perçoivent cette souffrance et la protègent à leur façon et, avec le temps, Yonghye développe un tel dégoût de l’humanité qu’elle ne désire plus être humaine. Le livre raconte cette troublante transformation.

Donc, si tu es à la recherche d’un roman qui va te faire vivre des émotions et te poser des questions, un livre dont tu vas devoir lire la fin plus d’une fois pour être sûr d’avoir bien compris, je te recommande fortement La Végétarienne de Han Kang. Gagnant du prix Nobel de 2024, tu ne te tromperas pas.

Bref, ce fut une très belle introduction à la littérature sud-coréenne.

Voici pourquoi j’ai adoré Open Water de Caleb Azumah Nelson

Lire autre chose que de la littérature américaine.

Je ne sais pas pour toi, mais mon fil d’actualité est inondé de recommandations de lectures et autres contenus similaires. Résultat : je ne manque jamais d’idées et ma pile de livres à lire est toujours très haute. Cependant, ce ne sont pas les livres les plus populaires qui me plaisent. J’ai d’ailleurs souvent été déçue en suivant les tendances. J’ai essayé la romance, mais j’ai l’impression que ce genre ne me procure plus les mêmes émotions qu’avant. Toujours en quête d’un livre capable de me faire vibrer et de m’éblouir par son style d’écriture, j’ai décidé de lire Open Water, une recommandation de Jack Edwards, un booktuber anglais très populaire.

Et là, à ma plus grande surprise, je suis tombée sur un roman magnifique, une histoire d’amour pas comme les autres…

Open Water raconte l’histoire d’un jeune homme, artiste photographe, qui tombe amoureux d’une jeune femme, artiste danseuse, elle-même déjà en couple avec son ami à lui. Leur rencontre a lieu dans un pub de South East London. Sauf que Open Water c’est bien plus qu’une simple romance : c’est une œuvre poétique en prose qui aborde les difficultés rencontrées par les jeunes Noirs de Londres dans le contexte contemporain.

Dès les premières pages, j’ai su que ce livre serait un cinq étoiles.

Les personnages sont crédibles, bien développés et surtout multidimensionnels. Leur amour se construit lentement, sans précipitation ; ils apprennent à se connaître en tant qu’amis, et cette amitié évolue au point où ils ne peuvent plus nier les sentiments plus profonds qui les unissent. Open Water, c’est l’humain dans toute sa complexité, une histoire où les personnages ressentent une peur réelle pour leur vie et leur avenir. C’est un récit qui dépeint la complexité des relations familiales et du deuil. De plus, avoir une place privilégiée dans l’esprit de ce jeune homme, désigné par “you” (j’ai lu la version originale en anglais), est exceptionnel. On vit avec lui ses peurs, ses traumas, ses peines, ses angoisses, ses découragements, ses réussites et ses amours.

Cependant, ce qui m’a le plus charmée dans ce livre, c’est le style d’écriture de Caleb Azumah Nelson. Sa plume m’a conquise : ses phrases coulent, dansent. Je le répète : Open Water est un long poème en prose. C’est un chef-d’œuvre. J’ai surligné de nombreux passages, des pages entières même. #WritingGoals !

Ce livre a changé ma façon de percevoir l’écriture ; son style m’a inspirée.

Bref, un livre qui m’a fait réfléchir. J’ai senti les communautés noires de Londres représentées. J’ai ressenti beaucoup de peine, beaucoup d’impuissance, mais aussi beaucoup d’espoir.

Une recommandation booktube qui m’a touchée comme aucune autre auparavant.

Gros coup de cœur !

Je reviens en force

En 2024, j’ai décidé de reprendre la lecture.


Avant, ma lecture était plus sporadique. Il m’arrivait de commencer un livre, de le traîner partout sans le lire réellement, ce qui faisait que je n’arrivais pas à m’immerger complètement dans l’histoire. De là, je finissais par me désintéresser et je ne le terminais pas. Parfois, au contraire, je m’accrochais obstinément au livre par refus de l’abandonner, ce qui transformait mon moment de lecture en une corvée.

Heureusement, les choses ont changé. J’ai fini par me souvenir que les livres qui ont marqué ma vie. Pour moi, lire est une façon de décrocher de la réalité, de ralentir et de prendre mon temps. Les années 2023 et 2024 ont été très chargées, des années durant lesquelles j’ai eu peu l’occasion de me poser.

L’année 2025 est mon année “REST AND RESET”, et je l’ai commencée en adoptant une routine qui me fait du bien : je lis chaque jour. Même si ce ne sont que quelques pages, j’ai pris l’habitude de me poser pour lire quotidiennement : pendant mon heure de dîner, dans les transports en commun, en voiture quand je ne conduis pas et la fin de semaine pendant que ma fille regarde ses dessins animés. Mon objectif est de lire deux livres par mois, soit 24 livres d’ici la fin de l’année. À ce jour, j’en ai déjà lu sept.

En 2025, je prends la lecture plus au sérieux.


D’ailleurs, j’évalue toutes mes lectures dans un journal dédié et j’ai décidé de publier certains de mes avis sur ce blog. Mon prochain avis portera d’ailleurs sur un de mes coups de cœur, un cinq étoiles à mes yeux : Open Water de Caleb Azumah Nelson.

C’est officiel, je suis de retour !

Ce que je pense de L’île sous la mer de Isabel Allende

À quoi ça sert de lire de la fiction ?

En toute honnêteté, je préfère lire des romans à des livres de développement personnel.

Pourquoi ?

Simplement parce que ça me permet de me détendre. Quand je lis un essai ou un livre sur les finances, je me rends compte rapidement qu’il n’y a pas beaucoup de place à l’imagination. Puis, c’est pour cette saison que, cette année, je me suis donné le défi de lire au moins 15 livres. Je veux prendre des pauses et rêver un peu. Je veux vivre ailleurs, faire la rencontre de nouvelles personnalités, rire, pleurer et sentir. Comme une enfant, je veux laisser aller mon imagination. Voilà!

Le premier livre que j’ai complété cette année c’est L’île sous la mer, un roman d’Isabel Allende.

Qui est Isabel Allende ?

Chilienne née au Pérou, Isabel est une journaliste, romancière, féministe et philanthrope. Elle a écrit plus de 26 livres et ses œuvres ont été traduites dans plus de 42 langues. Notamment connue pour La maison aux esprits, elle est l’auteure La cité des dieux sauvages et de L’île sous la mer. Isabel Allende dit elle-même que ses réalisations les plus importantes ne sont pas ses livres, mais plutôt l’amour qu’elle partage et les moyens qu’elle a pris pour aider les autres.

Hommage à la première république noire

L’île sous la mer commence en 1770 à Saint-Domingue et raconte l’histoire de Zarité, communément appelée Tété. À neuf ans, elle est vendue à Toulouse Valmorain, l’héritier d’une large plantation à Saint-Domingue. C’est en vivant sur la plantation que Tété découvre les conditions horribles des esclaves, les violences et l’injustice. La jeune fille trouvera refuge dans le vaudou. En quête de dignité et d’émancipation, Zarité développera son désir de libération.

À travers les pages de L’île sous la mer, Isabel Allende nous fait voyager de Saint-Domingue (aujourd’hui connu sous le nom de Haïti), à Cuba jusqu’aux États-Unis. Cette histoire est un témoignage magique et sincère qui rend hommage à la première révolution d’esclaves qui a connu le succès. Ce n’est pas un secret : les noirs ont gagné.

De peine et de misère

En toute honnêteté, il m’a fallu près de quatre mois pour passer à travers ce livre. Je l’ai commencé il y a longtemps, mais je ne l’avais pas terminé. C’est difficile pour moi de lire des romans sur l’époque de l’esclavage. En plus, dans ce cas-ci, ça se passe à Saint-Domingue. C’est directement de mes ancêtres que l’on parle.

Bref, j’ai décidé de recommencer la lecture de L’île sous la mer et je n’ai aucun regret. Le processus a été long, mais ça en valait le coup. Je me suis retrouvée très souvent révoltée. Sans être cru, ce roman est authentique et fidèle à l’époque. C’est touchant. Mon plus gros coup de cœur réside dans la place qu’a le vaudou dans l’histoire. Le vaudou est peint comme une religion fluide, élégante et essentielle à la survie de ces noirs réduits au statut d’esclaves. Le vaudou est beau, le vaudou guérit le corps, mais surtout les âmes. Zarité est attachée à Erzulie qui veille sur elle tout au long des années, peu importe le pays ou la situation dans laquelle elle se trouve. C’est magnifique. Ensuite, les nombreux personnages de l’histoire amènent plusieurs perspectives différentes. Tous ne sont pas à l’aise avec ses castes de couleurs et chacun navigue à travers ces dures réalités à sa façon. À la fin de ma lecture, j’étais très émue et contente d’avoir vécu avec Tété. Je trouve que L’île sous la mer est une belle introduction à l’histoire d’Haïti, car à travers cette histoire fictive elle donne un aperçu de la première grande révolution d’esclaves.

L’histoire d’Haïti, c’est l’histoire du monde

L’île sous la mer de Isabel Allende est un livre à lire si tu veux t’immerger dans un monde complètement différent du tien. C’est un livre à lire si tu veux faire la connaissance de paysages à couper le souffle, t’immerger dans un monde cruellement magique et si tu veux rencontrer des personnages profonds et vraisemblables.

Enfin, si, comme moi, tu aimes les livres qui abordent la culture et l’histoire haïtienne… Tu vas adorer Ayiti de Roxane Gay. Je t’invite fortement à l’ajouter sur ta liste de « Livres à lire ».

Avis lecture : Ce que je pense de Ayiti de Roxane Gay

J’adore lire et découvrir de nouveaux auteurs, puis j’aime encore plus découvrir des auteurs de la communauté haïtienne. Ce mois-ci, découvert Roxane Gay. Puis j’ai dévoré, littéralement dévoré son recueil de nouvelles Ayiti. (traduit de l’anglais par Stanley Péan des Éditions Mémoire d’encrier)

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